si j'avais un punching ball ...

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Si j'avais un punching ball,

j'écrirais dessus en très gros caractères : TROUBLES COGNITIFS.

Si j'en avais l'énergie,

je taperais dessus avec mes deux poings.

Mais, je n'ai ni punching ball.

Mais, je n'ai ni l'énergie.

Alors je vais me défouler sur mes troubles cognitifs avec l'écriture ...

 

Vous, mes troubles cognitifs.

Vous êtes là, à partager mon quotidien.

Vous êtes là, à limiter toute activité intellectuelle.

Vous êtes là, à empêcher toute vie professionnelle.

Vous êtes là,

sans y avoir été invité.

 

A cause de vous,

je ne peux plus lire,

je ne peux plus regarder un film en entier,

je ne peux plus suivre une conversation normalement.

 

Vous vous êtes installés dans ma vie, en même temps que l' EM/SFC.

 

Au début,

je ne comprenais pas ce qui se passait,

je ne comprenais pas ces oublis,

je ne comprenais pas ces difficultés.

Mais comment est-ce possible de ne plus pouvoir conduire ?

Mais comment est-ce possible de ne plus être capable de faire un calcul mental ?

Mais comment est-ce possible d'être autant fatiguée après une simple discussion ?

 

Un jour,

j'ai décidé de ne pas me laisser faire,

j'ai décide de vous faire la guerre,

à vous,

mes troubles cognitifs.

 

Mais comment vous combattre, vous, cet ennemi invisible ?

En mesurant l'impact de vos attaques, avec des tests.

En analysant votre stratégie, plus facile ensuite de mettre au point mes propres stratégies.

En contournant les pièges que vous me tendez, pour avancer plus loin.

En empruntant un autre chemin que celui que vous m'empêchez de prendre.

 

A force de persévérance,

et surtout grâce à une alliée de choix, la remédiation cognitive,

et aussi grâce à un entraînement cérébral quotidien,

j'ai réussi à gagner certains combats.

 

Certes,

je n'ai pas gagné la guerre,

contre vous,

mes troubles cognitifs.

 

Vous restez présents,

glissés entre les caractères des textes,

souriant des mots que je lis de travers,

car vous me rendez dyslexique,

ricanant des mots que je ne sais plus écrire,

car vous me rendez dysorthographique.

 

Vous restez là,

cachés sous les touches du clavier de mon ordinateur,

m'obligeant à écrire et réécrire un mot plusieurs fois,

jusqu'à ce qu'il ne manque plus de lettres,

jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'inversion de lettres,

dans le mot que j'essaie d'écrire,

jusqu'à ce que j'ai vérifié tous les accords

dans la phrase que je suis en train d'écrire.

 

Vous êtes là,

encore tapis dans l'ombre pour mieux me défier,

m'obligeant à faire répéter mes interlocuteurs,

jusqu'à me priver de tout échange verbal,

quand ce n'est plus possible.

 

Certes,

je vous ai aussi défié,

vous,

mes troubles cognitifs,

avec l'écriture d'un livre.

 

J'ai lutté contre vos intrusions.

J'ai joué de toutes les stratégies possibles pour déjouer toutes vos ruses.

 

À maintes reprises,

j'ai pensé avoir gagné la partie.

 

Mais non,

vous avez encore sévi,

malgré moi,

malgré tous mes efforts.

 

Je retrouve encore quelques coquilles,

je corrige encore quelques accords,

je rajoute encore quelques virgules oubliées,

dans ce livre que j'ai voulu écrire,

dans ce livre que je relis, à dose homéopathique,

malgré mes troubles cognitifs.

 

Certains jours,

je me dis que je vais abandonner l'écriture,

je me dis que vous aurez le dernier mot,

vous,

mes troubles cognitifs.

 

Plus la force de lutter.

Plus le courage de me battre.

Plus assez d'énergie pour avancer.

 

Mais il y a une petite voix intérieure,

qui me dit que je peux y arriver,

malgré votre insistance,

malgré votre persistance,

à vous,

mes troubles cognitifs.

 

Mais il y a le soutien des lecteurs,

de plus en plus nombreux,

de plus en plus de soutiens,

qui me portent,

qui me donnent le courage de continuer.

 

J'ai donc décidé de tenir bon.

J'ai donc décidé de poursuivre ce travail d'écriture,

avec l'aide d'amis pour la correction et la relecture.

 

Même si je n'ai pas encore gagné la guerre contre vous,

mes troubles cognitifs,

j'aurais au moins remporté une bataille,

celle de l'écriture.

 

 

A bon entendeur, salut !


(image : jambulboy - https://pixabay.com/fr/question-questions-l-homme-t%C3%AAte-2519654/ )